En 1950, Élisabeth Muller retourne dans son village natal des bords du Rhin, qu'elle a quitté peu de temps avant la guerre, en 1939.
Elle apprend que son jeune frère Charles a été exécuté par les nazis au camp du Struthof, pour avoir tenté de fuir, en compagnie d'autres réfractaires, le joug nazi.
Les traces de son frère la mènent dans un village du Sundgau, région du sud de l'Alsace. Là, sa présence réveille chez les habitants les souvenirs enfouis de l'époque douloureuse de l'annexion allemande, et les oblige à regarder en face leurs comportements ou agissements. Pris en mains par un destin implacable, qui exigeait d'eux le meilleur quand ils n'étaient souvent capables que du pire, les villageois se font les vecteurs de la grande Histoire, dont on feuillette les pages au travers de leurs portraits et de leurs actes.
Si ce livre se base sur un contexte historique réel, ce dernier est revisité du point de vue des gens simples, ordinaires, dont la guerre n'a ni exalté le courage, ni endormi les querelles de clocher. Et, parmi ces simples, il y a Tine et Charles, innocents entre tous, eux qu'on qualifie aisément de fous, mais emportés tels des fétus de paille par la folie guerrière.