Aden Arabie est un livre écrit par Paul Nizan, publié en 1931. L'incipit du roman est resté célèbre : « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. »
Aden Arabie est à la fois un récit de voyage autobiographique, un essai et un pamphlet, constat de l'état du monde et dénonciation de la bourgeoisie, de sa philosophie et de sa culture. Désormais, « il ne faut plus craindre de haïr, il ne faut plus rougir d'être fanatique », car « il n'existe que deux espèces humaines qui n'ont que la haine pour lien, celle qui écrase et celle qui ne consent pas à être écrasée ».
La conclusion de Nizan sur cet itinéraire critique est amère pour lui-même : « Avais-je besoin d'aller déterrer des vérités si ordinaires dans les déserts tropicaux et chercher à Aden les secrets de Paris. »
D'abord séduit par l'exotisme de l'Arabie, Nizan découvre à Aden le même ordre social implacable, et il est saisi par la question coloniale : « Aden est un comprimé d'Europe chauffé à blanc ». Quand il revient en Europe à l'été 1927, il a trouvé ses ennemis, les classes dominantes, l'ordre social et le règne de la loi du profit. Peu après, il adhère au parti communiste.