En juin 1842, dans toutes les maisons de Sydney il n'y avait d'autre sujet de conversation : la découverte d'or dans les montagnes Bleues. De l'or, encore de l'or, de l'or partout et toujours.
Depuis le plus simple journalier jusqu'au plus riche commerçant, personne ne pouvait rester indifférent à cette nouvelle.
En quelques jours, ce fut une émigration presque générale de toute la population valide de Sydney vers cette nouvelle terre promise : on ne trouvait plus d'ouvriers ; les magasins même fermaient, les propriétaires se préparant, eux aussi, à partir pour les mines.
Et chacun de bâtir des châteaux en Espagne.
Bientôt, les journaux publièrent : « Il y a de l'or dans les montagnes Bleues, des mines bien plus riches que celles de la Californie, des trésors immenses dont personne ne s'était douté. »
Ce fut comme une traînée de poudre dans toute l'Europe et partant dans toute l'Amérique.
On parla à Montréal d'organiser un voyage d'excursion ( ! ) jusqu'à Sydney. Certes, tout le monde semblait avoir perdu la tête et ne pensait plus qu'à l'or.
Les Canadiens se laissèrent tenter et mordirent à l'appât.
Le 10 Août de l'année 1842, le Batavia, navire de ligne française, s'apprêtait à quitter le port de Montréal, en route pour San Francisco et de là à Melbourne.
La meilleure occasion était offerte à ceux qui voulaient se rendre à Bathurst.
Plusieurs en profitèrent.
De tout côté, des voyageurs arrivaient, anxieux de s'embarquer pour un pays riche. Tous avaient adopté un costume à peu près uniforme ; tous portaient une chemise rouge, de grandes bottes et un chapeau brun. Ces vêtements quelque peu bizarres devaient être pour eux un signe distinctif, un signe de ralliement.