Parmi le petit nombre d'institutions que les révolutions n'ont point détruites, il faut compter l'Académie de France à Rome. Debout encore au milieu de tant de ruines, la noble colonie de la villa Médicis se trouve rajeunie chaque année par les nouveaux lauréats de l'École des Beaux-Arts. Malgré les services rendus et ceux qu'elle peut rendre encore, l'école de Rome a des ennemis. Réunis contre elle, artistes et gens de lettres l'ont attaquée à plusieurs reprises. Le premier qu'il faille nommer parmi les assaillans n'est autre qu'un de ses propres enfans, qui depuis, il est vrai, semble avoir fait amende honorable : on voit, dans la correspondance de Girodet, que ce peintre érudit considère que le meilleur moyen de former de véritables artistes, c'est de les laisser voyager à leur fantaisie.