Tel est l'historique que M. Arthur Meyer a tracé, d'un crayon abandonné en apparence et réellement très surveillé. La République française telle qu'il l'a peinte, et il est loin de la peindre faussement, a toujours été et n'a jamais voulu être, sauf quelques accalmies, comme celle à laquelle le bon Spuller a laissé son nom, qu'un gouvernement de combat. Elle se croit faite pour détruire, tant qu'il en demeurera un reste, ce qui fut l'âme idéaliste de la France. A cette œuvre elle revient toujours, croyant que c'est pour elle une question de vie ou de mort et que, du jour où elle cesserait de combattre l'idée chrétienne, étant abandonnée de ses partisans, elle serait perdue. Elle n'a jamais voulu entendre qu'elle pût être un gouvernement indépendant des partis et d'un parti et ne cherchant qu'à bien administrer, ce qui, à mon avis, lui rallierait les dix-huit vingtièmes de la nation.