Le cas Céline ne cesse de défrayer la chronique, on sait pour quelles raisons. Il a pourtant pris une place de premier plan dans le paysage du roman français de l'entre-deux-guerres, mais il ne le résume pas à lui seul. Dans ce nouvel essai, Henri Godard entend restituer un tableau plus complet en rélargissant à d'autres œuvres qui ont compté celles de Malraux, de Guilloux, de Cocteau, de Genet, de Queneau. Si à part soit-il, Céline participe aux deux mouvements que les romanciers français, après Proust, insufflent au roman : les uns incarnent dans leurs personnages une quête existentielle, quand les autres se détournent de la fiction pour aboutir, dans la seconde moitié du siècle, au Nouveau Roman. Dans cette perspective, Céline n'est plus un phénomène isolé ni seulement un objet de controverses. Avec lui, c'est une grande part de la littérature française qui bouge en même temps.