Ce volume, qui s'attache aux différentes figures de l'antiplatonisme à l'époque moderne et contemporaine, s'organise selon trois perspectives. La première est celle du renversement ou du dépassement de la métaphysique spéculative voulus tant par Kant et Nietzsche que par Heidegger et Wittgenstein. Est exposé ensuite le procès politique intenté à Platon lors de la Première Guerre mondiale par Popper, Russell et Crossman, avec comme chef d'accusation un totalitarisme supposé, atténué parfois en anti-libéralisme. Il en résulte un certain malaise dans l'interprétation, les commentateurs se trouvant pris entre le désir de présenter un Platon plus traitable et qui partagerait finalement les présupposés de ses adversaires, et celui de restituer à sa pensée toute sa force de provocation.