Jacques Bernis est pilote sur les lignes Latécoère qui transporte le courrier de Toulouse à Casablanca et Dakar. Solitaire, il se réfugie à l'intérieur de sa carlingue pour fuir la vie monotone de ces années d'après-guerre. Un jour il rencontre Geneviève, celle-ci est mariée. Bernis décide alors de sortir de son cocon, il part avec elle à l'aventure mais l'existence qu'il lui propose ne peut pas lui convenir aussi la ramène-t-il auprès de son mari. Le roman est parsemé du récit fragmentaire et tragique de cet amour.
C'est à la fois un récit autobiographique de pilote et un documentaire lyrique de ses réflexions sur l'héroisme et la solitude compagne fidèle de l'aviateur des débuts de l'aéronautique. Il faut en effet se rappeler ces débuts ; l'homme est seul dans des machines rétives, peu fiables, et il est balloté par des éléments souvent déchaînés et dont les comportements étaient mal connus le tout sans radio, survolant des contrées inhospitalières, avec des cartes où les taches blanches étaient encore innombrables où chaque panne pouvait signifier la mort par un mauvais atterrissage ou par le fusil ou le sabre des hommes des tribus bédouines. On retrouvera dans l'œuvre ce style poétique et métaphorique qui déjà pointait dans L'Aviateur et qui connaîtra le succès que l'on sait dans Le Petit Prince.