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UNE ESCAPADE DE PETITE BOHÊME

Les jours passèrent très doux pour Mireille sous le toit hospitalier des Magnolias. Son état de santé s'en était ressenti. Elle se levait quelques heures dans la journée, elle faisait même de courtes promenades dans le jardin, au bras de Paule, qui s'attachait de plus en plus à cette fillette aimable et tendre.

L'enfant avait revu Mme Kerlan avec un plaisir très évident ; elle avait été bien joyeuse de jouer avec Marie et Louis ; mais elle les avait quittés sans larmes, ses grands yeux noirs fixés sur cet horizon de beaux arbres qu'elle semblait ravie de contempler.

Cette petite nature rêveuse avait souffert de cette existence passée dans la roulotte, où sans Juana elle aurait été si malheureuse ; elle se complaisait maintenant dans ce milieu exquis, près de ces femmes distinguées, de cette nature entrevue si belle à travers les grilles qu'elle ne pouvait encore franchir. Elle renaissait à la vie par la tendresse et le bonheur.

Le docteur qui venait la voir chaque jour avait défendu tout nouvel interrogatoire.

Son état maladif aura bientôt complètement disparu ; gardons-nous bien d'arrêter ce retour vers la santé par des questions qui ne nous feraient sans doute aboutir à rien.

La note concernant l'abandon, publiée dans plusieurs journaux, n'avait en effet apporté aucun résultat.

Mireille, du reste, ne faisait nulle allusion à sa vie antérieure. Elle était très gaie, très gentille, causant volontiers de toutes choses, mais jamais elle ne se prêtait à un retour vers le passé. Le voile du mystère tombait donc sur ces années inconnues de ses amis en plis de plus en plus épais.

C'est que la petite fille avait bien souvent réfléchi sur tous ces événements, survenus en si peu de jours, pendant les longues heures qu'elle passait au lit, ses grands yeux fermés, comme si un lourd sommeil s'était emparé d'elle. On la laissait seule en ces moments, et dans la solitude de cette chambre amie, elle songeait à la roulotte, à Juana, à Marcello.

Moins que jamais elle accusait sa mère ; mais elle se disait que tout ce qui était arrivé avait été voulu par elle. Ne se souvenait-elle pas des réflexions de cette femme si bonne toujours !

Je te voudrais heureuse, ma Bianca ! lui disait-elle en l'embrassant avec toute sa tendresse. Que ne puis-je donner les jours qui me restent à vivre pour que ce bonheur soit à jamais ton lot ! Je préférerais ne plus te voir, si je pouvais à ce prix payer ton entière félicité.

Et Mireille croyait, et fermement, que Juana l'avait suivie, invisible à tous, d'abord chez Mme Kerlan, ensuite au château ; puis elle était partie, satisfaite, après s'être assurée que sa fille aimée avait enfin trouvé le port.

Avec un grand fonds de naïveté, cette fillette de neuf ans avait parfois des éclairs de raison surprenants, tant le malheur mûrit.

Tu n'as pas parlé, ô mère ! se murmurait-elle pendant ces ressouvenirs silencieux. Je ne parlerai pas. Je ne dirai jamais ce que tu fus pour moi, parce qu'il faudrait nommer le maître méchant qui nous faisait souffrir. Mais je ne t'oublierai pas, crois-le, et lorsque tu voudras revenir, ta Bianca en sera bien heureuse.

Et des larmes roulaient alors des grands yeux fermés sur les petites joues pâles.

Un jour que Paule était entrée au milieu de cette explosion de regrets, elle avait embrassé les fins cheveux brunis en murmurant :

Elle pleure !

Alors Mireille l'avait regardée avec un clair sourire, où perçait cependant une certaine tristesse.

Je faisais un vilain rêve ! dit-elle. Tu as bien fait de me réveiller.

Elle avait adopté de suite le tutoiement familier vis-à-vis de la jeune femme et de Mme Kerlan ; elle disait « vous » à Mlle Irène, et n'avait pas avec elle ces épanchements qui faisaient la joie de Paule, restée très jeune de caractère, au milieu de cette nature rajeunissante. Mais avec cet illogisme digne d'un

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Generi Romanzi e Letterature » Romanzi contemporanei

Editore Gilbert Terol

Formato Ebook con Adobe DRM

Pubblicato 17/11/2019

Lingua Francese

EAN-13 1230003568255

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