J'aime à vivre la vie libre et fière des pasteurs. Près du ciel nos âmes simples fraternisent. Je partage leur repas patriarcal fait de laitage, de pain bis et d'eau claire. Ils me troublent par la douceur et l'harmonie de leurs mélopées mélancoliques, il y réside une simplesse qui va au cœur. J'adore leurs belles voix mâles, leurs gestes amples et solennels où revit l'orgueilleuse fierté des ancêtres. Leurs manières sont graves et rudes, mais leurs vertus héroïques m'étonnent. La montagne leur parle et le ciel les enseigne. Méditatifs ils semblent « pénétrés de la majesté des étoiles, et, libres toujours, ils portent la loi du devoir au fond de leur cœur ». Je les aime pour leur simplicité d'âme et leur foi résignée.