L'Argent est un roman naturaliste d'Émile Zola publié en 1891, le dix-huitième volume de la série Les Rougon-Macquart.
Zola en livre une description haute en couleurs et en personnages, complétée par la solide documentation qu'il avait amassée, en plaçant l'action vingt-cinq ans plus tôt, en mars 1864. Comme dans Germinal, il préfère ce décalage dans le temps qui lui permet une relation plus solide de l'intrigue. L'Argent évoque la spéculation financière à une période où Paris est, avec Londres, la première place boursière au monde.
Le romancier se livre par endroits à des considérations philosophiques sur le changement « qualitatif » qu'opère dans l'esprit la disposition de ressources importantes, permettant de transformer jusqu'aux paysages eux-mêmes. Avant Francis Scott Fitzgerald, chez qui ce sera un thème récurrent, il laisse entrevoir cette nouvelle perception bien éloignée des principes de 1789 : « Les riches sont différents. » Ce thème était déjà en partie abordé dans La Curée.