Ce remarquable ouvrage est rempli d'aperçus nouveaux autant que philosophiques. Il est, à la fois, instructif et moralisateur.
Instructif parce qu'à chaque pas le lecteur est invité à fouler les plates-bandes de la science pure et à en extraire une masse de conséquences pratiques et variées, si tant est qu'il soit possible d'extraire une conséquence d'une plate-bande !
Moralisateur, parce que les nombreux séjours de notre héros sur la paille humide des geôles prouvent, jusqu'à l'évidence, qu'il est sage d'avoir la plus grande déférence pour les règlements en général et pour ceux qui sont contradictoires en particulier. Ils montrent aussi combien il est prudent de témoigner le respect le plus profond à tous ceux qui détiennent une part de l'autorité, depuis le pygmée jusqu'au géant, du ciron jusqu'à la baleine, du roitelet à l'aigle, du Ministre à Monsieur le concierge.
Une morale saine se dégage également de l'exemple douloureux du chien Sphéroïde qui mourut bien malheureusement, à la fleur de son âge mûr, victime de ses appétits déréglés. Sur ce, vivez joyeux !
Dans cette troisième partie, nous observons deux nouvelles tentatives voyageuses de notre savant et découvrirons, pour notre édification, l'anémélectroreculpédalicoupeventombrosoparacloucycle qui sèmera le désordre dans Paris ainsi que le gigasélénanthropocynoïde qui suscitera de savantes réflexions et déductions dont certaines amèneront notre héros à devoir payer son propre enterrement, sort funeste qui rejoint, dans quelque mesure, celui du dentiste Max (Hilaire). Heureusement que Madame Belazor s'intéresse de plus en plus à Cosinus !
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Pancrace Eusèbe Zéphyrin Brioché, dit savant Cosinus est le héros d'une des premières bandes dessinées françaises due à Christophe (1856 - 1945) : L'idée fixe du savant Cosinus. Elle parut à partir de 1893 sous forme de feuilleton.
Christophe a pris modèle sur des mathématiciens et physiciens célèbres du XIXe siècle. Son modèle principal serait Jacques Hadamard, un mathématicien bien connu pour sa distraction. Mais il a aussi recueilli des anecdotes sur Paul Painlevé, Henri Poincaré et aussi les physiciens André-Marie Ampère - connu pour sa distraction - et François Arago.
Dans ce livre le savant Cosinus souhaite faire le tour du Monde et "civiliser les nègres" . Pour ce faire il invente les moyens de transport les plus farfelus, mais ne dépasse que très peu les portes de Paris.
Parmi ces inventions, la plus remarquable est l'anémélectroreculpédalicoupeventombrosoparacloucycle « utilisant tous les moyens de propulsion connus et même inconnus ».
René Goscinny et Albert Uderzo lui firent un clin d'œil en nommant Savancosinus un personnage d'Astérix (La Zizanie).