Nous sommes à la troisième année de la 112e Olympiade. Deux jeunes garçons de onze à treize ans suivent les rues tortueuses de Pella, en Macédoine, accompagnés de leur précepteur ou « pédagogue » ; celui-ci chargé de manuscrits, d'instruments de musique et boitant visiblement ; ceux-là gambadant à ses côtés.
« Par ici, Proas ! dit Perdiccas, l'aîné, d'une voix impérieuse en tirant le maître par sa tunique ou chiton. Tu sais bien que nous voulons suivre la grande route !
La grande route ! objecta le précepteur. Nous nous éloignons de la maison ! Cela nous fait une demi-heure de chemin supplémentaire. A quoi bon, mes enfants ?
Nous voudrions aller voir le portrait d'Alexandre, expliqua Amyntas, le plus jeune des deux élèves.
Oui, nous voulons entrer au palais et voir le portrait, comme tout le monde, » dit péremptoirement le frère aîné.
Puis, soudain, s'emportant :
« Je suis bien libre, j'imagine, de choisir ma promenade ! Oublies-tu, captif, qui tu es et qui nous sommes ? Faut-il te rappeler que tu as pour élèves les arrière-neveux d'Hercule et les cousins d'Alexandre ?