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La Peine de mort

Jules Simon
pubblicato da GILBERT TEROL

Prezzo online:
4,25

Tout le monde sait qu'après la révolution de 1830, il y eut, en Bretagne, une sorte de renouvellement de la chouannerie. J'étais alors bien jeune, et je ne pouvais avoir en politique que des instincts et des sentiments. D'ailleurs mon père était républicain, et je l'étais aussi par obéissance, en attendant de le devenir par l'étude et la réflexion. Mes opinions me rendaient l'impartialité facile. Elles ne me faisaient pas d'ennemis ; on me permettait d'être républicain comme on permet à un poëte de rêver. Ma famille m'avait mis en pension au collége de Vannes, où j'apprenais un peu de latin et un peu de français sous la direction de l'abbé Ropert, excellent homme qui ne savait guère ni l'un ni l'autre. Nous étions là, dans la classe de seconde, une centaine d'écoliers dont j'étais le plus jeune ; car, dans ce pays alors arriéré, et qui s'est peut-être civilisé depuis, la population des colléges se composait principalement de grands garçons, enlevés à la charrue par la vanité de leurs parents ou la générosité de leurs curés, pour se préparer à l'état ecclésiastique. Je me rappelle encore mes condisciples en petite veste et en sabots, avec leurs cheveux longs et leurs vingt-cinq ans, et qui, parce qu'ils étaient collégiens et qu'il y a partout des grâces d'état, étaient tout aussi enfants que moi-même. Ils ne l'étaient pas pourtant dans leurs sentiments politiques, et il n'y en avait peut-être pas un qui ne fût chouan jusqu'au bout des ongles. Notre collége avait déserté en masse, sous la première révolution, pour aller faire la guerre dans les landes avec Cadoudal ; nos régents n'en étaient pas peu fiers ; ils avaient soin de nous rappeler de temps à autre avec un orgueil tout à fait communicatif ce grand fait d'armes de nos devanciers. Il ne faut donc pas s'étonner si plusieurs d'entre nous se joignirent à la bande de Guillemot pendant les vacances de 1831. Nous autres petits, nous eûmes fort à faire au retour pour écouter les merveilleux récits de leur campagne. J'ose croire qu'ils y mettaient un peu du leur. Il y en avait qui avaient mis le feu à la grange ; d'autres avaient tenu la campagne pendant plusieurs jours contre une compagnie de gendarmerie mobile ; d'autres avaient dévalisé une diligence qui portait de Ploërmel à Vannes l'argent de la recette particulière. Guyomar, qui était un de nos plus brillants rhétoriciens, prétendait avoir tenu le conducteur sous son genou pendant plus d'une demi-heure, et quoiqu'il n'eût pas son égal pour tourner un vers latin, il était plus fier de cette expédition nocturne que de ses meilleurs distiques. Je l'ai toujours soupçonné d'avoir puisé la plupart des émouvants récits qu'il nous faisait dans Jean Sbogar, dont nous étions fous, car il avait naturellement horreur de tout ce qui ressemblait au désordre et à la violence. Nous avions encore Raynal, qui se vantait d'avoir arraché de sa main, en plein soleil, un jour de pardon, le drapeau tricolore qui flottait sur la porte de la mairie. Trois préposés de la douane avaient voulu l'en empêcher, mais il avait poussé si vigoureusement le cri de Vive le roi ! et tous les garçons de Sarzeau et de Port-Navalo s'étaient si promptement groupés autour de lui, que les douaniers avaient jugé toute résistance impossible et remis pacifiquement leur sabre au fourreau.

Le plus âgé de nos camarades était un paysan de Saint-Allouestre, qui devait prendre la soutane dans quelques mois. Il avait deux frères, dont l'un, l'aîné de la famille, était laboureur, et l'autre, qui entrait en troisième, venait de tirer à la conscription. Ils s'appelaient les frères Nayl, et quoique paysans ils faisaient figure parmi nous, parce que leur père était un assez gros fermier, et qu'ils étaient unanimement reconnus pour les meilleurs élèves du collége. On ne les entendait jamais parler de chouannerie, et personne de nous n'aurait su dire s'ils étaient blancs ou bleus. Quand Guyomar ou quelque autre racontait ses exploits au milieu d'un cercle, ils s'arrêtaient

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Generi Romanzi e Letterature » Classici

Editore Gilbert Terol

Formato Ebook con Adobe DRM

Pubblicato 31/10/2018

Lingua Francese

EAN-13 1230002766072

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