Elle se nomme Paulima, dite La Scouine, et c'est une enfant cruelle qui donne du fil à retordre à sa famille, déjà bien écorchée par la pauvreté. Dans ce roman naturaliste, le premier du genre de la littérature québécoise, Albert Laberge s'éloigne du roman du terroir pour marcher sur les pas des grandes fresques réalistes de Zola et Maupassant. La vie de la famille Deschamps, qui écoule ses journées dans un silence triste et froid, est détaillée d'une plume crue et sobre. Œuvre pessimiste, qui flirte avec le roman noir, « La Scouine » a été redécouverte et célébrée à sa juste valeur dans les années 60.