André Jules Ferdinand Hérold est un écrivain français, né à Paris le 24 février 1865 et mort à Lamastre (Ardèche) le 23 octobre 1940.
Il passe chaque année quelques mois de vacances dans sa maison de Lapras (près de Lamastre, en Ardèche) où il reçoit ses amis poètes, musiciens, écrivains ou hommes politiques : Courteline, Émile Kahn, Salomon Grumbach, Maurice Ravel (hiver 1919-1920), et pendant l'Occupation Jean Perrin ou l'ambassadeur Lévy. À l'image de son père, qui avait été un républicain convaincu et un opposant politique sous le Second Empire, Hérold prend personnellement parti dans les grands conflits de son temps. Après avoir notamment été dreyfusard, il est ennemi acharné du fascisme dans les années 1930. Il meurt peu après la défaite française de 1940.
Extrait :
La ville où jadis avait vécu le grand ascète Kapila était d'une sereine magnificence. Ses murailles semblaient
des nuages de lumière, et, de ses maisons comme de ses jardins, émanait une splendeur divine : on l'eût dite bâtie sur un morceau du ciel. Partout des pierreries y brillaient. Aussi n'y connaissait-on point l'obscurité,
non plus que la pauvreté. La nuit, les rayons de la lune tombaient sur les demeures d'argent, et la ville était
un étang de lys ; le jour, les rayons du soleil tombaient sur les terrasses d'or, et la ville était une rivière
de lotus.
Le roi Çouddhodana régnait sur Kapilavastou, et il en était la plus noble parure. Il était bienveillant et libéral ;
il ignorait l'orgueil et il pratiquait la justice. Il courait aux ennemis les plus braves, qui tombaient dans les
batailles comme des éléphants frappés par Indra. À l'éclat de sa gloire disparaissaient les méchants, comme les grandes ténèbres aux rayons aigus du soleil. Il éclairait le monde, et à ses familiers il montrait les voies qu'il fallait suivre. Son illustre sagesse lui avait gagné d'innombrables amis, des amis pleins de vaillance et de raison ; et, comme la lueur des étoiles fait valoir la lumière de la lune, leur clarté rehaussait sa splendeur...