Les fées l'avaient promis : Marcassin devait être un prince comblé. Entouré d'une cour qui le couvre d'éloges, promis à la femme qu'il aime, le futur souverain est cependant au comble du malheur. Il a tout pour être monarque ; tout, sauf l'apparence : le pauvre Marcassin est un sanglier.
Par le prisme du merveilleux, Le Prince Marcassin interroge l'influence de la nature et de la culture sur les êtres. Dans ce conte de fées qui inspira La Belle et la Bête, Mme d'Aulnoy se livre surtout à la critique d'une société soumise au règne de l'apparence et de la flagornerie : la cour de Louis XIV.
Marie-Catherine Le Jumel de Barneville (1650-1705), baronne d'Aulnoy, a connu une vie romanesque avant de jouir d'une grande notoriété grâce à la publication de romans, de récits de voyages et de contes de fées. Contemporaine de Charles Perrault et de Mme de Sévigné, elle est la première grande figure de la lignée des femmes conteuses.