« Au commencement du siècle dernier, il y avait à la Bastille un jeune homme qui se disait Hollandais
Chaque fois que ses compagnons de captivité le questionnaient sur la cause de son incarcération, ce mystérieux personnage ne leur répondait que par le récit bizarre qui va suivre.
A la faveur d'une fable, voulait-il cacher le véritable motif de son emprisonnement ? Une longue et cruelle détention avait-elle aliéné son esprit ? Disait-il vrai, bien que la chose fût peu vraisemblable, ou cette aventure n'était-elle qu'une imagination de sa tête égarée ? On ne sait ; je l'ignore, et sans doute on l'ignorera toujours. »
Ainsi commence Le Trésor de la caverne d'Arcueil (1843), roman de Petrus Borel de qui Baudelaire disait : « Pétrus Borel, ou Champavert le Lycanthrope, auteur de Rhapsodies, de Contes immoraux et de Madame Putiphar, fut une des étoiles du sombre ciel romantique. [] Sans Pétrus Borel, il y aurait une lacune dans le Romantisme. »