Mondadori Store

Trova Mondadori Store

Benvenuto
Accedi o registrati

lista preferiti

Per utilizzare la funzione prodotti desiderati devi accedere o registrarti

Vai al carrello
 prodotti nel carrello

Totale  articoli

0,00 € IVA Inclusa

Le Vœu d'une morte

Emile Zola
pubblicato da GILBERT TEROL

Prezzo online:
4,25

Vers le matin, Daniel remonta dans sa chambre.

Ce grand garçon de dix-huit ans avait le cœur d'un enfant. Les circonstances particulières dans lesquelles il se trouvait, avaient exalté ses facultés aimantes. Il se rendait ridicule de jeunesse de dévouement et d'affection.

On a compris qu'il était l'orphelin dont parlait Le Sémaphore. Blanche de Rionne, la jeune protectrice inconnue, le fit élever et lorsqu'il eut grandi, le mit au lycée de Marseille. Elle ne se montra d'ailleurs à lui que rarement, elle voulut qu'il la connût à peine, et qu'il n'eût, pour ainsi dire, à remercier que la Providence. Quand elle se maria, elle ne parla même pas à M. de Rionne de son enfant adoptif. C'était là une de ses bonnes œuvres secrètes qu'elle cachait.

Au lycée, les attitudes gauches de Daniel, sa timidité d'orphelin lui attirèrent les plaisanteries de ses camarades. Il fut profondément blessé de ce rôle de paria. Ses allures en devinrent plus maladroites. Il resta solitaire, et son âme garda ainsi des innocences. Il échappa à ces premières leçons du vice que les petits hommes de quinze ans se donnent entre eux. Il ignorait tout, ne savait pas un mot de la vie.

Dans cette solitude que sa gaucherie lui créait, il s'était pris d'un amour ardent pour le travail. Son intelligence vive et passionnée qui aurait dû en faire un poète, le poussa, par une apparente contradiction, vers l'étude des sciences. C'est qu'il y avait en lui un désir immense de vérité.

Il goûtait des joies profondes à vivre dans le monde exact des chiffres, à chercher le vrai, pas à pas et sûrement, à se reposer dans une solution définitive et complète. Il faisait ainsi de la poésie à sa façon.

Il se replia sur lui-même. Sa nature et les circonstances le conduisirent à une vie contemplative. Il était à l'aise dans la science car il n'y trouvait pas les hommes, il n'y trouvait pas ses camarades, qui riaient de ses cheveux jaunes. Toute société humaine l'effrayait, il préférait vivre plus haut, dans la spéculation pure dans la vérité absolue. Là, il poétisait à son aise, il n'était plus embarrassé de sa personne gauche. Ces savants, ces vieux enfants aux allures timides, que l'on rencontre dans les rues, sont parfois de grands poètes.

Raillé par ses compagnons, vivant dans une tension d'esprit incessante, Daniel mit ses tendresses au plus profond de son être. Il n'avait à aimer en ce monde que cette mère inconnue qui veillait sur lui, et il l'aimait avec toute la fougue des passions uniques. À côté du mathématicien poète, il y avait en lui un amant passionné, un cœur d'autant plus ardent à se donner qu'on le repoussait.

Daniel avait donc grandi dans l'adoration de la bonne fée qui lui faisait une existence si douce. L'ombre où elle se tenait la lui rendait encore plus sainte. Il connaissait son visage pour l'avoir entrevu deux ou trois fois, et il en parlait comme d'une chose merveilleuse et sacrée.

Un jour, comme il venait de quitter le lycée, on lui dit que Mme de Rionne le mandait à Paris, près d'elle. Il faillit perdre la tête. Il allait pouvoir la contempler, la remercier, l'aimer à son aise. Le rêve extravagant de sa jeunesse se réalisait : la bonne fée, la sainte, la Providence l'admettait dans le ciel où elle vivait.

Il partit en toute hâte.

Il arriva, et il trouva Mme de Rionne dans son lit, mourante. Pendant huit jours, chaque soir, il descendit de la chambre qu'il occupait dans l'hôtel, il vint la regarder de loin, et il pleura. Il attendit ainsi le terrible dénouement, ivre de douleur, ne comprenant pas comment il se faisait que les saintes fussent mortelles.

Puis, il avait enfin pu s'agenouiller et jurer à la mourante que se dernier vœu serait accompli.

Il passa la nuit près du cadavre, en compagnie du prêtre et d'une gardienne. M. de Rionne était resté agenouillé pendant une heure ensuite, il s'était discrètement retiré.

Dettagli down

Generi Romanzi e Letterature » Romanzi contemporanei

Editore Gilbert Terol

Formato Ebook con Adobe DRM

Pubblicato 10/10/2018

Lingua Francese

EAN-13 1230002653143

0 recensioni dei lettori  media voto 0  su  5

Scrivi una recensione per "Le Vœu d'une morte"

Le Vœu d
 

Accedi o Registrati  per aggiungere una recensione

usa questo box per dare una valutazione all'articolo: leggi le linee guida
torna su Torna in cima