Camille Leurefut est un jeune et bel adulte psychologiquement castré. Cette amputation est l'oeuvre de sa mère, une ogresse frustrée jusqu'au délire d'avoir donné le jour à un garçon et non à une fille. Aussi éprouve-t-il d'irréprescibles pulsions de mort envers les femmes. Tout au long de son chemin de vie il viole, tue et noue des relations de hasard, souvent malsaines, à l'exemple de sa rencontre avec cet infirme auquel il s'associe bientôt pour exploiter un restaurant dont les mets sont à base de chair humaine. Ce restaurant est établi à Pandémonia, une ville portuaire au parfum vénéneux. Sur sa devanture, on peut lire en grosses lettres : La Table de Polyphème.
À un moment de son parcours, Camille se confrontera à la justice des hommes. Celle-ci, après avoir réclamé son emprisonnement, décidera finalement de parachever sa métamorphose, commencée par sa mère de nombreuses années auparavant.
Ce roman relève de l'imagination seule de son auteur. Il ne procède donc pas d'un assemblage de faits empruntés à des réalités contemporaines ou passées. Aussi, à l'exemple de Pandémonia, jolie fleur urbaine du mal, tous les personnages de cette fiction sont-ils inventés de toutes pièces. Autant par leur propre vision du monde que par leurs actes ils tissent l'histoire de ce roman qui, en filigrane, dénonce et condamne la violence sous toutes ses formes.