Dix-septième volume de la série des Rougon-Macquart, La Bête humaine est un roman noir, fourmillant de meurtres, de viols et de catastrophes. Dans ce monde des chemins de fer s'élève la figure moderne de l'assassin en proie à ses passions, dominé par la bête en lui.
Fils de Gervaise et d'Auguste Lantier (L'Assommoir), Jacques Lantier, un mécanicien de La Lison, une locomotive faisant la liaison Paris Le Havre, tourmenté par une lourde hérédité, et qui ne s'entend vraiment qu'avec sa machine, est victime d'une folie homicide, que Zola rattache à l'alcoolisme des Macquart Une femme qui semble née pour faire le malheur de tous les hommes qui l'approchent... Un juge pétri de préjugés, prêt à renier la justice au profit de l'intérêt social ou politique... Tels sont les personnages de ce drame, un des plus sombres qu'ait imaginés le romancier des Rougon-Macquart.
Vivante et précise comme un reportage, puissante comme une épopée, son évocation du monde des chemins de fer au moment de leur âge d'or va de pair avec la vision d'une humanité en proie à ses démons héréditaires et sociaux - l'alcoolisme, la misère -, et chez qui la jalousie et la convoitise charnelle portent le meurtre comme la nuée porte l'orage.