L'air glacé était immobile, les premiers flocons tombaient lentement, hésitant, virevoltant, pour se poser enfin délicatement sur le pavé brillant de la rue des Fossés Saint-Michel. La chaussée sombre s'effaçait progressivement, comme d'une main qui gommerait la partie d'un dessin sur un grand feuillet blanc. Déjà je m'apercevais en me retournant que Flambeau laissait de son pas hésitant, les traces glissées de ses sabots vernis. Voici la deuxième enquête du héros Adémard de Prensac. Après le livre I, « L'été 1642 », notre mousquetaire du Roi est aspiré dans une nouvelle aventure dans ce Paris grouillant de sa population du XVIIème siècle. L'action file bon train et ménage du suspens. Mais la narration intègre aussi des suspensions : sortes de scènes, de tableaux, d'intermèdes qui donnent cependant au récit policier sa chair. Dans ce récit à la première personne, toutes les sensations, les émois d'Adémard, le font vivre et apprivoisent le lecteur séduit par sa personnalité : enquêteur scrupuleux, bon bretteur, ou encore jeune esthète à la découverte de l'art et des femmes.