Représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 13 janvier 1770. La scène se passe à Lyon.
C'est un drame bourgeois et une pièce moralisatrice, exaltant les vertus de l'amitié, de la solidarité et de l'altruisme.
Le contexte
A partir de 1760, Beaumarchais poursuit en parallèle une carrière d'homme d'affaires et d'homme de lettres. Ses deux premières pièces, sont des drames : Eugénie ou la Vertu du désespoir en 1767 et Les Deux Amis ou le Négociant de Lyon en 1770. Elles sont toutes deux des échecs. La troisième pièce de Beaumarchais, Le Barbier de Séville, rencontre un vif succès en 1775, après toutefois des débuts difficiles qui obligent Beaumarchais à réécrire le texte : la comédie passe de 5 à 4 actes.
L'argument des Deux Amis
Mélac, receveur général des fermes à Lyon, apprend que son ami Aurelly, riche négociant, risque la banqueroute dès le lendemain. Aurelly doit d'importantes sommes d'argent à divers créanciers. Les fonds qui devaient servir au remboursement sont momentanément bloqués à la suite du décès inopiné de l'ami parisien qui les gérait. Mélac décide, à l'insu d'Aurelly, d'utiliser les sommes collectées en tant que receveur général. Or, le fermier général Saint-Alban vient justement en inspection et découvre le détournement de Mélac, qui refuse de s'expliquer pour protéger Aurelly du déshonneur. Aurelly, apprenant la malversation, demande à Mélac de s'expliquer, en vain. Il va à son tour proposer à Saint-Alban de rembourser les sommes dues par Mélac (avec les fonds dont il ne dispose plus). A ce drame financier vient s'ajouter un drame romantique, puisque Mélac fils souhaite épouser Pauline, la nièce d'Aurelly (on apprendra par la suite qu'elle est en réalité sa fille), dont Saint-Alban est également amoureux.