Au soir de sa vie, tout homme de cœur et d'esprit ressent le besoin de faire le point, de se définir, non plus pour tracer la route qu'il veut suivre, mais pour dégager le sens de celle qu'il a suivie où la part du hasard accepté équilibre, bien souvent, celle de la préméditation. Telle est la raison des confidences que nous offre Wladimir d'Ormesson, non pas indiscrétions, secrets qu'un homme d'État, qu'un journaliste, se plairait à nous divulguer, mais confidences sur lui-même, confidences de vérité, vraies confidences. Point d'ordre préconçu, dans ce livre qui adopte le rythme de la confession familière, avec ses retours, ses détours, ses digressions nécessaires. Wladimir d'Ormesson nous retrace sa vie, ses aspirations, comment elles furent déroutées, comment, aussi, elles furent comblées. Il nous fait part des pensées religieuses et politiques qui ont toujours, fermement, dessiné les lignes de force de son existence. Il campe, avec ferveur, le portrait physique - et surtout moral - des deux hommes qu'il a le plus admirés : le maréchal Lyautey, le général de Gaulle. Il nous entraîne aussi, au fil de ses souvenirs, dans les mille et un problèmes de son activité journalistique, dans les grands moments de sa carrière diplomatique, lorsqu'il était ambassadeur de France au Vatican. Il nous parle enfin de sa famille, de son domaine d'Ormesson, qui lui est si cher et où il s'est, désormais, retiré. Ainsi va ce livre, en toute liberté et sincérité, témoignage captivant sous ses dehors sans apprêts, qui, à sa manière, éclaire l'histoire politique et intellectuelle de notre temps et, mieux encore, nous offre le portrait d'un homme de qualité, ouvert à tout, ne s'aliénant en rien, mais fidèle à son faisceau de certitudes raisonnables.