Auguste Comte, né le 19 janvier 1798 à Montpellier et mort le 5 septembre 1857 à Paris, est un philosophe français. Il est considéré en France comme l'un des fondateurs de la sociologie, caractérisée par lui comme l'aboutissement de son système « positiviste ». Il s'appuie sur les sciences dites « positives », aujourd'hui appelées « exactes » ou « dures » (notamment les mathématiques), afin de réaliser une triple tâche : éliminer les spéculations métaphysiques abstraites, établir les critères de la rationalité des savoirs, et comprendre les lois de l'organisation sociale. Auguste Comte a été secrétaire particulier, puis disciple du comte de Saint-Simon.
Depuis 1850, Célestin de Blignières travaillait à un livre sur l'ensemble du positivisme. Il avait l'ambition d'en donner un résumé plus aisément assimilable que le « Cours » du maître. Ce fut cette ambition qui le perdit dans l'estime et la confiance de Comte. Célestin de Blignières apporta à son travail un véritable acharnement. Le 18 janvier 1856, il écrivait à M. Corne : « Ce n'est vraiment qu'à la faveur d'une sorte d'engourdissement de tous mes souvenirs et de tous mes sentiments que je puis trouver le calme nécessaire à mon travail. Pour en venir là, j'ai besoin de toute l'énergie de ma volonté, mais ce n'est, en quelque sorte, qu'un équilibre instable, et la moindre secousse, le moindre ébranlement produit en moi une agitation désordonnée que le temps et de longs et pénibles efforts, peuvent alors seuls calmer. Je ne dors plus, j'ouvre tous mes livres les uns après les autres sans pouvoir me fixer sur aucun, et je n'ai alors d'autres ressources pour trouver le repos, que la fatigue matérielle, il me faut aller au loin dans la campagne et rentrer chez moi épuisé. Vous le voyez, mes rapports de famille sont toujours pour moi une plaie saignante... Si tant de bonne volonté et d'efforts n'ont encore abouti, cela tient certainement à mes malheurs privés. Mais gémir sans cesse sur eux, ne pas savoir s'y résigner et contre eux énergiquement réagir, est-ce là l'existence d'un homme ? J'en suis à ma septième année de travail ; le moment est venu pour moi d'écrire ; ma position n'y met pas des obstacles dirimants ; que toute ma volonté et mon attention, se détournant de mes affaires particulières se concentrent donc sur mon travail. Sans doute, quand on souffre, quand tout tend à vous distraire, quand on n'a personne auprès de soi, à qui demander aide on conseil, personne seulement qui soit animé des mêmes sentiments, s'intéresse aux mêmes études, ait les mêmes préoccupations, personne avec qui on puisse échanger ses idées et éventuellement s'éclairer, sans doute alors le travail, et les efforts, toujours nécessaires pour fixer son attention sur les généralités et les abstractions, en deviennent bien plus pénibles. Mais puisque j'ai pu écrire, à propos des difficultés de ma vie, que j'osais espérer grandir à leur hauteur, que j'arrive donc ou que je meure à la peine. » L'ouvrage parut en 1857, sous le titre suivant : Exposition abrégée et populaire de la philosophie et de la religion positive (un vol in-12, Paris).