«Quelque temps après, j'accompagnai Napoléon à Lyon, où il avait réuni la Consulte d'Italie, et, dans une visite que je fis à l'Hôpital général, j'y trouvai plusieurs des anciennes religieuses, mais sans costume, sans décorations, habillées comme des femmes du monde. J'en témoignai mon étonnement aux administrateurs ; je leur observai que le costume seul inspirait le respect, les égards et l'obéissance aux malades, aux infirmiers, aux étrangers, etc. J'ordonnai que toutes celles qui avaient conservé leur costume et leur croix s'en revêtissent de suite ; j'ajoutai qu'au sortir du conseil d'administration que j'allais présider, je voulais les voir toutes parées de leurs anciens attributs. Après la séance, je les vis avec ces vêtements, et, comme plusieurs n'en avaient plus à leur disposition, je donnai deux mille francs à la supérieure pour leur en acheter.
Nonobstant toutes ces améliorations, les hôpitaux de Paris me présentaient encore un vice que j'aurais voulu corriger, mais qui a résisté au temps et à ma bonne volonté. Je veux parler des infirmiers. Cette classe d'hommes destinée à servir les malades devrait posséder les vertus humaines dont les Sœurs leur donnent l'exemple, mais il n'en est rien. Ils sont pris parmi les convalescents ou recrutés aux coins des rues ; trop faiblement salariés, ils ne s'attachent point à un état qui ne leur présente aucun avenir satisfaisant ; la religion n'obtient aucun sacrifice de la part de gens de cette sorte ; ils n'ont ni les égards ni les douceurs qu'on doit aux malades ; ils ne peuvent même pas avoir les soins et employer les attentions qu'exige la nature débile et souffrante, parce qu'ils n'ont ni l'habitude, ni l'adresse, ni la force nécessaires. ».