« Le moment était venu. Moment douloureux pour un homme qui a toujours vécu en Europe que celui où il va s'engager dans une longue route vers un pays lointain ! Aussi ce ne fut pas sans quelques hésitations morales que je me décidai à faire le voyage que l'on me demandait. Je partis de Paris le 21 avril. Mes deux gendres, Charles Comte et Achille Tournai, mes deux beaux-frères, Robert et Gaston Mitchel, et quelques amis parmi lesquels Albert Volff, Mendel et mon fils vinrent m'accompagner jusqu'au Havre. J'étais extrêmement ému en m'embarquant le lendemain. J'avais pensé rendre la séparation moins dure en empêchant ma femme et mes filles de quitter Paris ; mais à ce moment combien je les regrettais ! »