Émile Guimet, né le 2 juin 1836 à Lyon et mort le 12 octobre 1918 à Fleurieu-sur-Saône, est un industriel français et un collectionneur d'objets d'art extra-européens. Il s'est passionné pour les civilisations qu'il a étudiées au cours de nombreux voyages. Ses collections asiatiques ont donné naissance au musée national des arts asiatiques - Guimet.
Félix Élie Régamey, né à Paris le 7 août 1844 et mort à Juan-les-Pins le 5 mai 1907, est un peintre, dessinateur et caricaturiste français.
Extrait :
Il est étonnant de voir avec quelle facilité le Japon s'est débarrassé de la puissante organisation féodale que les Shiogouns lui avaient donnée.
Le Mikado, descendant des dieux locaux, était relégué dans sa capitale sainte, dans la ville de Kioto, au milieu des temples, des parcs sacrés, entouré d'une cour de lettrés et d'artistes, gardé à vue par une ceinture de hautes montagnes qui le séparaient des provinces japonaises.
Les Shiogouns avaient abandonné Kamakoura où ils se trouvaient resserrés entre la mer et les rochers. Ils s'étaient installés à Yeddo, ville industrieuse, située dans une plaine qui lui permettait de s'étendre et de grandir, desservie par un fleuve énorme, par de nombreux canaux et par la mer infinie.
Sept collines naturelles, comme à Rome, dominaient la ville. La plus considérable fut fortifiée, entourée d'immenses fossés, et devint la résidence imprenable du grand ministre japonais. Les autres se couronnèrent de jardins et de temples.
Des routes pavées à l'antique d'immenses blocs de granit mettaient cette capitale en relation avec le pays tout entier.
Chaque province avait son seigneur, son daïmio, aux ordres du Shiogoun, et, grâce à ces chefs, le Japon suivait l'impulsion donnée sans cesse par le grand ministre militaire, par ce souverain de seconde catégorie.
C'était au point que les étrangers, les Européens surtout, prenaient le Mikado pour un pape, et supposaient que le Shiogoun était l'empereur effectif. Les Coréens, les Hollandais l'appelaient Taïkoun, ce qui veut dire grand Seigneur.