Dans ce tome 1 de La Faute à Voltaire, intitulé Ravages, un paysan, Louis Botté, subit dans les années 30 une série de malheurs (perte de son bétail, incendie de sa grange et de sa moisson entre autres). Son frère Etienne, ouvrier ferblantier à Pré-en-Pail, va recueillir son neveu Bertrand et l'élever avec ses propres enfants dont Ambroise, qui porte le nom d'un oncle disparu en 1914. Dans le destin des enfants de Louis et d'Etienne, ce qui va peser le plus ne sera peut-être pas l'impitoyable réalité de la ruine et de la déchéance d'un père mais l'impalpable et l'inexpliqué qui rôdent autour d'Ambroise, le fils d'Etienne : inexpliqué le secret qui plane manifestement sur la tête des adultes ; impalpable, l'âme errante du disparu, cet oncle sans sépulture à qui, comme pour le faire revivre, on a prêté le corps de l'enfant. Bertrand qui, lui, n'a pas de secret à endosser, gardera intacte la vitalité qu'il semble tenir de son père.