Dans ces dernières années, une abondante pluie de vicaires est tombée sur le nord de l'Angleterre. Les collines en sont noires : chaque paroisse en a un ou plusieurs ; ils sont assez jeunes pour être très-actifs, et doivent accomplir beaucoup de bien. Mais ce n'est pas de ces dernières années que nous allons parler ; nous remonterons au commencement de ce siècle. Les dernières années, les années présentes, sont poudreuses, brûlées par le soleil, arides ; nous voulons éviter l'heure de midi, l'oublier dans la sieste, nous dérober par le sommeil à la chaleur du jour et rêver de l'aurore.
Si vous pensez, lecteur, après ce prélude, que je vous prépare un roman, jamais vous ne fûtes dans une plus complète erreur. Pressentez-vous du sentiment, de la poésie, de la rêverie ? Attendez-vous de la passion, des émotions, du mélodrame ? Modérez vos espérances et renfermez-les dans des bornes plus modestes. Vous avez devant vous quelque chose de réel, de froid, de solide ; quelque chose d'aussi peu romantique qu'un lundi matin, quand tous ceux qui ont du travail s'éveillent avec le sentiment intime qu'ils doivent se lever, et agissent en conséquence.