Dans l'Hadès souterrain où la nuit est parfaite Te souviens-tu de l'île odorante, ô Psappha ? Du verger où l'élan des lyres triompha, Et des pommiers fleuris où la brise s'arrête ?
Toi qui fus à la fois l'amoureuse et l'amant, Te souviens-tu d'Atthis, parmi les ombres pâles, De ses refus et de ses rires, de ses râles, De son corps étendu, virginal et dormant ?
Te souviens-tu des hauts trépieds et de leurs flammes ? De la voix d'Eranna, s'élevant vers la nuit, Pour l'hymne plus léger qu'une aile qui s'enfuit, Mais que ne perdra point la mémoire des femmes ?