Telle une particule schizophrène, qui ignore l'espace et le temps, ce carnet de bord s'affranchit de toute chronologie. Cri de rage qui ne s'apaise que dans le souvenir, c'est le témoignage intime d'un amour éperdu, une lutte inégale pour éviter la noyade, seul, au jour le jour. Voyage onirique et meurtri, rythmé par quelques extrapolations inspirées de la physique quantique, qui nous confortent dans le sentiment que l'être aimée, même si elle n'est plus, par l'intrication qui nous a liés à jamais, reste présente, incroyablement vivante et proche, indépendamment du mur qui nous sépare à présent.
Le temps s'écoule comme un long infini.
Lui survivre, c'est la trahir tous les jours un peu plus.
Face à la viscosité du deuil, le rêve tient lieu de refuge. Il permet d'affronter la réalité d'un monde qui continue à tourner sans elle, aussi effroyable, aussi implacable et aussi injuste que cela puisse apparaître.