Gustave Le Bon est né à Nogent-le-Rotrou le 7 mai 1841. Il est mort à Marnes-la-Coquette le 15 décembre 1931.
S'il fallait résumer l'œuvre de ce penseur en quelques mots, on pourrait lui emprunter ceux-ci : « La vérité étant ce que l'on croit, toute croyance établie constitue une vérité », ou encore ces autres : « Nous prenons les suggestions de notre imagination pour des évidences de notre raison. » Mots que l'on pourrait sans peine rapprocher de cette superbe intuition de Marcel Proust : « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n'ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir. »
L'étude scientifique du développement de l'homme et des sociétés, depuis leurs origines les plus lointaines jusqu'à nos jours, forme le but de cet ouvrage.
L'humanité et l'homme y sont envisagés comme un simple fragment de ce vaste ensemble nommé l'univers, et les causes sous l'influence desquelles ils se développent, comme identiques à celles qui régissent tous les êtres. Nous sommes parti de ce principe fondamental, que la formation des organes, la genèse de l'intelligence, le développement des sociétés, la succession de tous les événements qu'embrasse l'histoire, sont placés sous l'action de lois nécessaires et invariables. Il y a de ces lois, pour l'évolution de l'homme et des sociétés, comme il y en a pour les combinaisons chimiques, la propagation de la lumière, les révolutions des astres, la chute des corps.