L'histoire commence un samedi matin chez un bouquiniste du marché aux puces de Saint-Ouen. Sous une reliure soignée, 300 pages d'une écriture régulière, le journal intime d'une jeune fille du faubourg Saint-Germain sous le Second Empire. Lire Caroline, la suivre dans ses occupations quotidiennes, partager ses amitiés, sa vie mondaine, sa pratique religieuse zélée, c'est le premier intérêt du Journal, rare témoignage vécu de l'intérieur sur la sensibilité d'une époque et d'une classe sociale, et la manière dont elle « gérait » ses filles. Mais au-delà de Caroline, de ses émois et de ses inquiétudes face à un avenir qui ne lui appartient guère, le journal nous ouvre à deux battants les portes des salons du Faubourg. Là se joue le théâtre mi-public, mi-privé de relations sociales, associant le rituel nostalgique d'un modèle aristocratique révolu à des stratégies de conquête du pouvoir dont les alliances matrimoniales sont un ressort essentiel.