Un roman ou un conte peut n'être qu'une fiction agréable. S'il présente un sens inattendu au delà de ce qu'il semble signifier, il faut jouir de ce surcroît à demi intentionnel sans y exiger trop de suite et en le considérant comme né fortuitement des concordances mystérieuses qu'il y a, malgré tout, entre toutes choses.
C'est ainsi qu'il faudrait prendre les histoires qui composent le Trèfle noir ou les Contes à soi-même et goûter les historiettes de Monsieur d'Amercœur. Les aventures baroques ou singulières où il figure le représentent assez bien, à mi-corps en son demi-secret, et si les événements qu'elles rapportent ne réussissent pas à te distraire, sans doute ne resteras-tu pas insensible aux charmes de la tendre Hertulie et ne rebuteras-tu point le discours du vieil Hermocrate ; mais après tout, quand bien même le sixième mariage de Barbe-Bleue ou le Chevalier qui dormit dans la neige ne te divertiraient que médiocrement, encore pourrais-tu, au moins, aimer les paysages que hantent ces ombres furtives et graves, les maisons qu'elles habitent, les objets que soupèsent leurs mains ténébreuses.