La marquise est dans sa chambre à travailler ; elle voit entrer Saint-Alban d'un air rêveur.
la marquise.
Ah ! vous voilà, Saint-Alban ! Où sont donc mes gens ? Il n'y a là personne pour annoncer ?
saint-alban. Non, madame.
la marquise, en souriant.
Il faut qu'il vous soit arrivé quelque grand malheur ; car, Dieu merci, je ne vous vois plus que lorsque vous êtes chagrin.
saint-alban, lui baisant la main.
Ah ! madame !
la marquise.
Eh bien, qu'est-ce que c'est ? vous avez l'air soucieux. (Saint-Alban soupire et se tait.) Mais parlez donc, Saint-Alban, vous m'inquiétez. (Elle quitte son ouvrage.)
saint-alban.
Que vous dirai-je, madame ?
la marquise.
Tout ce que vous avez dans l'âme. (Il se promène ; la marquise se lève et le suit.)Ne suis-je plus votre amie ? (Il fait un geste de tête pour marquer sa reconnaissance.) Ne vous ai-je pas toujours regardé comme mon enfant ? (vivement.) Ah çà, parlez donc.
saint-alban.
Madame Adieu.
la marquise.
Eh ! mais, où allez-vous donc ?
saint-alban.
Me noyer.
la marquise.
Vous noyer ! C'est un parti bien violent : dites-m'en au moins la raison.