Anthélia Mélincourt est un roman du romancier satirique anglais Thomas Love Peacock (1785 1866).
Extrait :
Anthélia Mélincourt se trouvait, à l'âge de vingt-un ans, maîtresse d'elle-même, de dix mille livres sterling de rente et d'un antique château situé dans la vallée la plus sauvage du Westmoreland. Il est naturel de penser, qu'indépendamment de ses qualités personnelles, ces trois titres lui donnaient un très-grand nombre d'admirateurs : d'aimables militaires et beaucoup de jeunes ecclésiastiques prétendaient à la belle héritière. Anthélia était assez riche d'attraits pour inspirer une passion désintéressée ; il est donc également permis de supposer que dans la foule de ses prétendans, il pouvait s'en trouver, au moins un, pour qui les revenus et le vieux château étaient des objets secondaires. Si quelques lecteurs trouvent cette supposition trop hardie pour le siècle où nous vivons, siècle où tout est soumis au calcul, il peut au moins la regarder comme une de ces licences poétiques permises à cenx qui écrivent l'histoire ou de très-véridiques romans.
Le château de Mélincourt avait été une place forte, aux siècles de la féodalité ; à cette époque, où personne n'était en sûreté dans sa maison, à moins qu'il ne prît toutes les précautions possibles, pour en défendre l'entrée à ses voisins...