Le recueil compte une cinquantaine de courts textes, regroupés en quatre parties : La maison, L'automne, Les avents, Printemps. Le fil, malgré le titre de la première partie, est chronologique. LeNormand (née en 1895 à L'Assomption) raconte une année dans sa vie d'enfant, vraisemblablement lorsqu'elle avait 8 ou 9 ans. Ses frères Pierre et Toto, son amie Marie et de nombreux cousins et cousines partageaient ses jeux d'enfant. Avec la famille habitaient Tante Estelle, une bonne du nom de Julie, sans oublier le chien Zoulou. On voit très peu la mère; quant au père, il est pour ainsi dire absent, à croire qu'il est mort. La famille habitait le village; on entrevoit les paysans qui habitaient les rangs. Bien qu'il n'y ait que très peu de considérations sociales, on comprend que la famille est à l'aise.
Disons que le thème principal du recueil, c'est comme il se doit le jeu. À quoi jouaient les enfants au début du siècle dernier? On jouait à tag et aux quatre coins, au cerceau et au p'tit train, on sautait dans le foin ou dans les feuilles mortes selon la saison, on baptisait les poupées et on découpait des petites filles de papier dans des « cahiers de mode », on fabriquait de menus objets avec les graquias, on cueillait les glaçons qui pendaient des toits pour en faire des crayons, on jouait au loup, aux dés et aux moines, à la corde à danser Il faut dire que l'auteure se décrit comme un « petit garçon manqué », bien décidé à mordre dans la vie. « J'ai hâte, malgré moi, hâte de voir ce qui viendra, après ce qui est déjà venu. » On comprend que les parents étaient très permissifs, ce qui n'était pas toujours le cas à cette époque.