Derrière la terre aveugle/aveuglante ou à travers elle, jusqu'à la plainte. Ce qui surgit (contre la dureté de ce qui nous est échu) n'est pas, en dépit de la simplicité des mots, élémentaire, mais souffle en l'opaque réflexion. Cendre de la voix. La mort n'étant pas uniquement une évidence, mais avant tout le vide avec lequel le poète conçoit en tant que corps et en tant qu'esprit une toile négative. Lui fils du vide. Lui météore entre deux mondes. Lui jaloux du vent. Et en route vers le partage irrémédiable des corps. Malgré la bouche, ce qui est proféré peut-être perçu sans qu'aucun savoir intervienne vision derrière une paupière à jamais close. Le souffle, en quelque sorte, s'excédant dans la parole qu'il supporte. Neige. Débris. Blancheur de la nuit. Ou encore révélation du moindre si ici un œil veille. Et si œil il y a. Le soleil apposant tel que l'auteur sa signature au chevet d'un champ de neige. Entrant et sortant sans qu'il y ait trace de celui qui est entré et sorti. Montagne sans sommet route en poussière (pente ou montée) sur laquelle le je neige. Pris dans la gestuelle du mot : dans son attitude, dans sa mesure. Ailleurs perdu. Le poète étant précisément son absence. Dans l'exactitude du retour.