Catherine Morland est un roman de la romancière anglaise Jane Austen (1775 1817).
L'œuvre raille la vie mondaine de Bath, que Jane Austen avait connue lors d'un séjour en 1797, et parodie les romans gothiques fort appréciés à l'époque : son héroïne, la toute jeune Catherine Morland, qui ne rêve que de sombres aventures se déroulant dans de vieux châteaux ou des abbayes gothiques, croit qu'elle pourra en vivre une lorsqu'elle est invitée à séjourner à l'abbaye de Northanger. Une idylle s'y développe entre elle et Henry Tilney, le fils cadet du propriétaire des lieux.
Résumé :
À 17 ans, après une enfance et une adolescence passées dans le presbytère de Fullerton à jouer au cricket avec ses nombreux frères ou à parcourir la campagne anglaise à cheval, la jeune et naïve Catherine Morland commence à s'intéresser à la toilette et prend conscience que son allure gauche et sa silhouette anguleuse ont fait place à une apparence nettement plus féminine et plus attrayante. C'est alors qu'elle est invitée par des voisins de ses parents, Mr. et Mrs. Allen, à séjourner avec eux pendant quelques semaines à Bath, ville thermale chic, très prisée de la bonne société anglaise.
Arrivée à Bath, Catherine fait la connaissance d'un jeune homme plein d'esprit, Henry Tilney, que lui présente Mr King, maître des cérémonies des Lower Rooms de Bath. Plus tard dans le roman, elle fera la connaissance d'Eleanor, jeune sœur d'Henry, belle et élégante jeune fille un peu réservée, mais très attachante.
Extrait :
Personne qui ait jamais vu Catherine Morland dans son enfance ne l'aurait supposée née pour être une héroïne. Sa situation dans le monde, le caractère de ses parents, sa propre personne et ses aptitudes, rien ne l'y prédestinait. Bien que clergyman, son père n'était ni méprisé ni misérable ; c'était un excellent homme, bien qu'il s'appelât Richard et qu'il n'eût jamais été beau. Il avait une fortune personnelle, outre deux bons bénéfices, et il ne prétendait pas le moins du monde tenir ses filles sous clef. Mme Morland était une femme de grand sens, de bon caractère et, ce qui est plus remarquable, de bonne constitution.
Elle avait eu trois fils avant la naissance de Catherine ; et, au lieu de trépasser en mettant celle-ci au monde, comme on devait s'y attendre, elle avait vécu encore, vécu pour avoir six enfants de plus, pour les voir grandir autour d'elle, et pour jouir elle-même d'une florissante santé. Une famille de dix enfants peut toujours être dite une belle famille, quand il y a assez de têtes, de bras et de jambes pour tous ; mais les Morland n'avaient guère d'autre titre à cette épithète, car ils étaient en général fort ordinaires, et Catherine, plusieurs années de sa vie, fut aussi ordinaire qu'aucun d'eux...