Avant, Jean jouait les gros durs, les chefs de bande, un peu gouape, un peu marlou, prisonnier de ses choix antérieurs. Et puis, le môme est arrivé, perdu, sauvage, à vif. Ils se sont apprivoisés et chacun a aidé l'autre à grandir, à se libérer, à s'aimer soi-même et à aimer. On suit Jean et Antoine sur un quart de siècle, de 1958 à 1982, plongés dans une époque avec ses préjugés et ses tumultes. Ça s'engueule, ça se révolte, ça se bagarre. Jean et sa bande ont des allures de pieds nickelés. Antoine épouse les révoltes et les rêves de cette jeunesse qui veut changer le monde. Les femmes qui apparaissent d'abord dans des rôles un peu convenus de mères ou de putains font place aux militantes et aux dirigeantes. Le jeune et le vieux resteront des séducteurs invétérés. Ils croiseront beaucoup de belles personnes, à moins que ce ne soit le regard porté sur ces personnes qui les rende attachantes. Cette bienveillance amoureuse de l¿auteur pour ses personnages, de Jean pour Antoine, de Juliette pour Jean, de Jean pour Isabelle, c¿est un cadeau du Ciel. "Mon âme n¿est pas plus légère mais Dieu m`aide à la porter".