Centrafrique : Une (im)possible paix !

3,4 millions de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire en République centrafricaine pour l'année 2023 : c'est le nombre affligeant qui a été publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, représentant plus de la moitié de la population du pays et une hausse de 10 % en comparaison à 2022. 13 accords de paix ont déjà été signés depuis 2007, mais ils n'auront jamais permis d'instaurer une paix durable dans le pays.
Dans ce livre, Nurullah Karacayir explore les différentes stratégies que pourrait adopter la Centrafrique pour enfin parvenir à une paix durable, une paix qui sera possible par « le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres des groupes armés et, dans le cas des combattants étrangers, par le rapatriement » comme le souligne la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA). Néanmoins, il serait inconcevable de passer outre sur l'échec des 13 accords de paix qui ont déjà été signés. Qu'est qu'un 14e accord de paix apportera de plus que les précédents ? Et surtout, sera-t-il cette fois-ci vraiment respecté ? Ce questionnement sur les échecs successifs de ces accords de paix a amené l'auteur à se poser une question qui mériterait une attention particulière : quel(s) acteur(s) constitue(nt) un obstacle aux respects des accords de paix en Centrafrique ? Ou si l'on formule cette question autrement mais finalement très similaire : les acteurs ayant un lien plus ou moins direct avec la crise centrafricaine souhaitent-ils sincèrement qu'une situation de paix durable s'installe en Centrafrique ? Qui souhaite vraiment la paix en Centrafrique ? Et si très peu, voire aucun des acteurs impliqués dans la crise centrafricaine ne souhaitait vraiment l'instauration d'une paix durable dans le pays ? Ce scénario, qui serait dramatique pour la population civile semble invraisemblable, mais les intérêts des différents acteurs de la crise centrafricaine doivent être passés en revue pour valider ou invalider ce scénario. Lorsque l'on parle des acteurs impliqués dans la crise centrafricaine, nous parlons non seulement des acteurs locaux (gouvernement, groupes armés, autres organisations et représentants locaux) mais également des acteurs régionaux (essentiellement les pays voisins et les organisations régionales africaines) et des acteurs internationaux ayant un lien plus ou moins direct avec la Centrafrique (France, Russie, Chine, Nations unies, Union européenne). La population centrafricaine a déjà beaucoup souffert, et pour que cela cesse, il y a seulement une interrogation qui m'est chère aujourd'hui : Est-ce qu'une situation de paix durable est actuellement envisageable en République centrafricaine ?

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