Chroniques pour servir à la déposition du prince

Ors des palais nationaux. Théâtre bavard. Honorables parlementaires. Très haute estime du gouvernement. Cause toujours... Sous les plafonds des ministères, des fonctionnaires hauts et petits vivent une détention douce. Ils rêvent à une décoration. Ils l'auront. Leur avis doit être conforme. Il le sera. Des importants inaugurent, commémorent, serrent des mains, parlent. Monsieur le ministre... Discours gourmés, redondants. Au-delà des hautes fenêtres, l'oeil découvre, immobile dans l'air lourd, le pays comme un jardin à la française : de solennels jardiniers. y taillent les massifs des intérêts et des peurs catégoriels. Pas une brindille qui dépasse. Le monarque républicain y mènera promener ses chiens. Ancien sénateur UDF, Jean David a choisi de renoncer à son mandat. Il tient le journal d'une liberté retrouvée : souvenirs sans complaisance, jugements tranchants, portraits lapidaires de ministres et de parlementaires, peinture d'un monde qui porte en lui sa propre condamnation. Il faut déposer le prince. Le texte s'achève par un appel aux parlementaires de la majorité : Qu'attendez-vous ?... La réalité française ne se résume pas dans ce palais des mirages qu'est devenu l'État sous le commandement de l'ancien maire de Chamalières. C'est maintenant que votre refus d'aller plus loin pourrait peser le poids d'un acte libre.

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