Résumé : Cinna ou la Clémence d'Auguste de Corneille
Émilie, fille de Toranius, aspire à venger la mort de son père, tuteur d'Auguste, et proscrit par lui durant le triumvirat. Cinna, petit-fils de Pompée, aime Émilie, et, pour lui plaire, trame contre Auguste une conjuration dans laquelle il fait entrer les plus illustres républicains échappés aux proscriptions. Il vient rendre compte à Émilie de l'état de cette conjuration, dont il est le chef avec Maxime, lui annonce que tout est prêt, et que dès demain le tyran doit tomber sous leurs coups. À peine finit-il ce récit, qu'un ordre arrive, pour lui et pour Maxime, de se rendre chez l'empereur. La conjuration est découverte, on n'en saurait douter. Néanmoins, il n'y a pas à hésiter, il faut aller à ce redoutable rendez-vous ; ils s'y rendent. Là, ils ne tardent pas à reconnaître que leurs alarmes étaient vaines : le prince, fatigué du pouvoir, des travaux qu'il lui impose, des dangers qu'il lui suscite, désire rentrer dans la vie privée. Il a voulu auparavant consulter Maxime et Cinna sur un acte aussi important, et il leur demande leur avis. Cinna lui conseille de garder l'empire ; Maxime l'en dissuade. Cinna insiste, en disant que Rome ne peut être heureuse qu'avec un maître. Auguste cède à ce dernier avis, et sort pour en porter la nouvelle à Livie. Maxime, demeuré seul avec Cinna, lui demande pourquoi conspirant pour rendre la liberté à Rome, il n'a pas saisi l'occasion d'atteindre ce but en conseillant à l'empereur de quitter le pouvoir. Cinna lui répond qu'il ne faut jamais qu'un tyran demeure impuni, et que même l'abdication ne doit pas être pour lui un moyen de salut.