Crâne pas, t'es chauve !

Une jeune fille de dix-sept ans, qui préfère garder l'anonymat, a tenu son journal pendant toute son année de terminale, en section A2, dans un grand lycée parisien. C'est ce journal qu'elle nous livre ici, et qui va nous permettre d'écouter en direct, sans commentaires ni interprétations d'adultes, ce qu'ont à dire les adolescents : non pas ceux, défavorisés, des banlieues, mais les fils et les filles de familles plus ou moins aisées, unies ou désunies. Le jour de la rentrée, les retrouvailles avec les copains, dont certains se sont métamorphosés pendant les vacances : la fille qu'on connaissait en lunettes et en jupe plissée depuis la sixième et qui apparaît en jean, cigarette au bec ; le garçon, malingre et boutonneux l'an dernier, qui s'est mué en athlète bronzé. Le premier cours de philo. Les confidences, les couples qui s'ébauchent. Et puis, l'année scolaire. Les blagues, les rires, les bagarres, les drames. Les problèmes avec les parents. Mais, par-dessus tout, l'angoisse du bac et, à travers cette épreuve qui met fin à l'enfance, la peur de l'éclatement à venir, celui qui va disperser les copains, les arracher au microcosme du lycée, les expédier violemment dans un monde dont les rites, les règles, semblent en rupture totale avec tout ce qu'on a connu et aimé.

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