De Gaulle et Monnet face à l'Europe

L'Europe de nos pères était une Europe à 6. Notre défi actuel est d'établir durablement une Europe à 27. Cela pose évidemment des questions de gouvernance. Mais au-delà, ce sont des valeurs communes qu'il nous faut redéfinir. La réponse désordonnée face aux conflits yougoslaves, l'incapacité à réagir face aux fluxmigratoires montrent la nécessité d'agir vite. Quelle Europe voulons-nous ? Et pour quoi faire ?

Avec l'organisation d'un marché commun, la création de l'€uro et le développement de politiques communes, la construction européenne a accompli des avancées significatives. Nous pouvons en être fiers. Pour autant de grands défis sont face à nous ; par exemple l'harmonisation sociale, la convergence fiscale et la maîtrise des flux migratoires. L'Europe les relèvera par une posture d'ouverture, de partage et non une attitude frileuse de repli. Pour mieux y parvenir, L'Union Européenne doit fédérer ses concitoyens parce qu'ils sont les seuls à lui conférer une légitimité vivante et naturelle. Cette étape est majeure pour lever les doutes, les scepticismes, voire les craintes que suscite l'Europe. Sans cette appropriation citoyenne, l'Europe redeviendrait vite ce que le Général de Gaulle, lui-même avait qualifié de « machin ».

Jean-Louis Grandidier nous rappelle toute la complexité et l'audace qui ont présidé à l'émergence de l'idée Européenne. Nous en héritons ; soyons reconnaissants à ceux qui ont eu l'intelligence et le courage d'en définir les contours pour lui donner forme. Veillons à ne jamais décevoir leur ambition et leur clairvoyance.

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