« La première rencontre que chacun fait avec la défaillance de ses forces n'est jamais prévisible », nous dit la psychanalyste Charlotte Herfray. Cette défaillance, c'est la maladie, qui nous conduit parfois à l'hôpital. Or, il nous faut accepter cette vulnérabilité, car elle se trouve au fondement même de notre aptitude à vivre. Lors d'une longue hospitalisation, soignante de formation, mais devenue à mon tour « objet de soins », j'ai pu porter un double regard sur l'univers hospitalier. Corps manipulé, perte de son identité, le malade doit faire face à une certaine violence. Elle s'immisce aussi dans le travail des soignants qui exécutent des soins, mais n'ont plus le temps de « prendre soin ». Dès lors, comment donner du sens à cet événement qui entre par effraction dans nos vies ? Source de questionnements existentiels et identitaires, pourrait-il être l'opportunité d'une rencontre avec soi-même, et conduire à des changements salutaires ?