« On croirait, écrit M. Roustan, que M. Brunschvicg s'est proposé de faire une hécatombe de nos préjugés non seulement historiques, mais encore moraux et religieux . » Et M. Parodi remarque : « Il y a dans cette haute doctrine une partie positive, l'affirmation du rôle et de la liberté de la conscience pure, mais c'est à la partie négative que M. Brunschvicg semble... tenir le plus. » En fait, et pour autant que nous pouvons être exact témoin de nous-même, je n'ai attiré l'attention sur l'envers de ma pensée qu'afin d'en faire ressortir l'endroit. Mais, encore une fois, il s'agira uniquement ici de remonter à la cause du malentendu en essayant d'apercevoir comment des hommes d'une formation parallèle peuvent cependant se déterminer à eux-mêmes leurs centres réciproques d'attraction et de répulsion d'une manière si différente, si incompatible même, que le cliché positif de l'un corresponde exactement au cliché négatif de l'autre.
Biographie de l'auteur
Léon Brunschvicg est un philosophe français idéaliste de tendance platonicienne, époux de la féministe et sous-secrétaire d'État à l'Éducation Cécile Brunschvicg, et à ne pas confondre avec le philosophe homonyme Jacques Brunschwig. Il est aussi le cofondateur de la Revue de métaphysique et de morale avec Xavier Léon et Élie Halévy en 1893.