Au cours des quinze dernières années, en particulier après la monographie et les nombreuses études d'Amaia Arizaleta, on a assisté à la prolifération de travaux portant sur l'emblème du monde des lettres castillanes du début du XIIIe siècle : le Livre d'Alexandre. À la lumière des travaux les plus récents, cet ouvrage qui s'appuie sur les possibilités offertes par une monographie tout en proposant une série de questions nouvelles s'attache à présenter une vision actualisée du poème. Face aux interprétations récentes, fortement centrées sur l'aspect politique et en particulier courtisan de l'œuvre, l'auteur adopte un point de vue strictement littéraire : un voyage à travers les mots du texte avec un regard porté sur d'autres textes, notamment français, un voyage articulé autour de deux termes clés présents dès le prologue maestría et pecado avec leurs nombreuses nuances, afin d'inscrire le poème castillan dans le cadre plus vaste de la culture européenne.