On ne doit pas s'attendre à trouver dans l'histoire de la jeunesse de Diderot cette constance dans les affections, cette persévérance dans les entreprises, cette fermeté dans les principes qui ont marqué sa maturité. Le contraire de ces qualités donnerait une idée plus vraie de son caractère pendant la première période de son existence. Dans une lettre à mademoiselle Voland, du 10 août 1759, il explique d'où vient aux habitants de Langres, en général, cette mobilité caractéristique : « Mes compatriotes, dit-il, ont beaucoup d'esprit, trop de vivacité, une inconstance de girouette ; cela résulte, je crois, des vicissitudes de leur atmosphère qui passe en vingt-quatre heures du froid au chaud, du calme à l'orage, du serein au pluvieux.